Extrait du Journal de grosse patate

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« On m’appelle Grosse Patate, on m’appelle comme ça parce que j’aime manger. J’aime tellement manger, pétard de pétard »
« C’est très embêtant d’aimer manger, parce que même en se cachant, ça finit toujours par se voir. On prend des rondeurs, du ventre, de l’estomac, et surtout, on grossit des fesses. On devient tout rond et votre tête ressemble à un
ballon de football. Quand on court, ça fait « bedom, bedom », tout bouge et on est un peu gêné. »
« Rémi c’est un drôle. A l’école, les garçons l’appellent Rémilette. C’est le plus petit de la classe. J’adore lui donner des baffes. Ca me détend. Je le coince contre un mur et hop ! une claque. Il ne sait pas se défendre. (…) tout le monde le bat. Il pleure comme une fille. Ils ont inventé un jeu à l’école, c’est la chasse à Rémi. On court derrière lui
en criant « Hou la fille ! » » C’est super drôle. Il ne faut pas se faire attraper par la maîtresse sinon ça barde. »
« Montre, un monstre parle à la lune. Je veux être moche, encore plus moche, la plus moche des plus moches. Je veux m’enterrer disparaître, rejoindre maman, je ne veux plus grandir, je ne veux plus grossir, je ne veux plus rien, être du vent. »
« Hubert, qu’est-ce qu’il est beau ! C’est le plus beau de la classe. J’aime le regarder, comme si un peu de sa beauté s’échappait de lui et me recouvrait, comme de la poudre de perlimpinpin. Il n’est ni trop grand, ni trop petit, ni trop mince, ni trop gros. Je ne saurai pas le décrire. Il n’a aucun défaut. Il passe son temps à jouer au foot, dans la cour de récréation.
Il porte toujours des chandails échancrés qui laissent voir la peau de ses épaules. Je sais que je vais tomber amoureuse de Hubert. Il faut que je me prépare à cette idée. Ce sera dur mais que faire ? Comme dit Papa, c’est la vie. […] Rosemarie est amoureuse de Hubert. Je lui ai déclaré que ça allait être très dur mais je la comprends. C’est la vie. Elle m’a demandé de lui écrire des déclarations d’amour qu’elle pourra apprendre par coeur et réciter à Hubert. »
« Rosemarie n’a aucune mémoire. C’est une catastrophe. Sa cervelle, c’est du gruyère avec plus de trous que le fromage.
J’ai passé toute la soirée d’hier à lui préparer une déclaration d’amour magnifique. Aujourd’hui, elle s’est plantée devant Hubert et a commencé son discours. Dès les premiers mots, j’ai senti que ça partait mal. Elle a tout mélangé, a bafouillé, et Hubert a commencé à rigoler. Rosemarie pleurait tout en continuant sa déclaration. Elle s’est mise à improviser et à parler de son chat. Je ne voyais pas le rapport. Pauvre Rosemarie !
Ce n’est pas grave parce que comme ça, j’aurai une déclaration toute prête quand je tomberai amoureuse de Hubert.»
« On veut tous être quelqu’un d’autre. On veut tous quelque chose mais on ne sait pas quoi. On veut tous être
quelque part mais quand on y est, on ne rêve que d’en partir. »